Prendre une marche au Paradis Marin

Les eaux de notre belle planète abritent 120 espèces de mammifères à la taille impressionnante qui passent la majorité de leur temps sous l’eau. Des animaux au sang chaud, qui respirent de l’air et qui allaitent leurs bébés comme nous. Mais sur cette même magnifique planète, il arrive parfois à l’homme de faire des bêtises, de se comporter sans égards pour les autres espèces, et on pourrait même dire sans égards envers les générations futures. Et du côté des ressources océaniques, on dirait bien que l’homme ne sait plus reconnaître ses limites. Il râcle le fond des océans, et à cause de lui les animaux marins sont tous et partout menacés d’extinction. Heureusement, il existe un paradis marin.

L’enfer dans nos océans

Au cours des 40 dernières années seulement, l’homme a fait disparaître la moitié des populations d’animaux marins.  C’est maintenant 90% de la biomasse, c’est-à-dire les gros prédateurs comme l’orque, le requin, le dauphin, qui est disparue de la planète à cause de l’homme. Aussi, 75% des ressources océaniques sont surexploitées et n’arrivent plus à se reconstituer. Une étude publiée en septembre 2016 vient de nous confirmer que la sixième grande extinction de masse de la terre est commencée. Du jamais vu depuis les dinosaures.

Les anges gardiens du Saint-Laurent

Au Québec, depuis 1998, le Parc Marin Saguenay—Saint-Laurent aide à mieux protéger les populations qui vivent dans le fleuve. L’aire de protection s’étend sur 1 245 km carrés et couvre les eaux le long du littoral de Saint-Fidèle jusqu’aux Escoumins. C’est plus de 1 600 espèces, végétales ou animales, qui sont sous la bonne garde de ce parc. Tout ce qui se trouve sous l’eau, du fond à la surface, est sous haute surveillance. L’abondance des petits poissons dans ce secteur, comme le krill, favoris des baleines, en fait un véritable garde-manger pour les mammifères marins, et un site exceptionnel pour les observateurs.

13 espèces de mammifères marins vivent dans le Saint-Laurent.

  • 7 d’entre elles ne sont pas en péril, bien que surveillées quand même, comme le petit rorqual et la baleine à bosse.
  • 2 espèces — rorqual commun, deuxième plus grosse baleine au monde, et le marsouin commun — font parties des populations dont la situation est préoccupante.
  • 4 autres espèces, soient la baleine noire, la baleine bleue, la baleine à bec commune et le béluga,  sont en voie de disparition.

L’observation des baleines à partir des rochers

Le meilleur endroit où s’arrêter pour admirer les beautés du Parc est le Paradis Marin. Situé dans le village des Bergeronnes, près de Tadoussac, ce camping se trouve au beau milieu de la zone protégée par le parc marin. Plusieurs sites sont disponibles pour du camping sauvage près de l’eau, mais il y a aussi  possibilité d’avoir l’électricité pour les petits motorisés. Des cabines sont aussi prêtes pour la location en cas de mauvais temps.

Le camping est sympathique, paisible, simple, abordable et propre. Le règlement à observer par-dessus tout au camping, c’est le respect de la tranquilité et de la vue du voisin. Le site est calme, sans bruit, sans musique, sans Noël du campeur…

Au Paradis Marin, vous pourrez observer les baleines sans même bouger de votre site de camping. Ou vous pouvez aussi approcher votre chaise sur les rochers. Une falaise fait que l’eau du bord est très profonde et les baleines peuvent circuler très près. Elles passent dans ce corridor toute la journée et toute la nuit. Vous pourrez donc vous endormir et vous réveiller au son des baleines.

Les habitués du paradis

Il y a trois magnifiques animaux que j’ai la chance de voir presque à chacune de mes visites au Paradis Marin.

Le petit rorqual

C’est le roi du Paradis Marin. Sûrement habitué aux kayaks et aux kodaks, il vient très près du bord, et il est toujours au rendez-vous. Il sort toujours son dos 2 ou 3 fois hors de l’eau avant de retourner dans les profondeurs. La population de petits rorquals n’est pas en danger.

Le rorqual bleu


Il faut être chanceux pour le voir. On le reconnaît au jet d’air et d’eau qu’il pousse. C’est le plus gros animal ayant vécu sur la planète, pouvant peser jusqu’à 135 tonnes. Leur population était de 200 000 avant que la chasse abusive de l’homme cause des dommages irréveresibles. En 1931, au cours de cette seule année, ce sont 30 000 baleines bleues qui ont été tuées par l’homme. Il en reste aujourd’hui moins de 10 000 sur toute la planète. Environ 250 habitent le fleuve St-Laurent. Cette espèce est en péril.

Les bélugas ou baleines blanches

S’ils naissent gris, les bélugas deviennent vite tout blanc en vieillissant. Rarement seuls, ils se promènent surtout en groupe et offrent un beau spectacle aux privilégiés de ce monde qui pourront les voir. Parce que s’ils étaient 10 000 dans le fleuve il y a 150 ans, ils sont maintenant moins de 900. Dans les années 20, l’homme considérait les bélugas comme l’ennemi des pêcheurs parce qu’il se nourrissait des mêmes espèces que lui. Il lui a mené une gueurre sanguinaire aux lourdes conséquences. Cette espèce est en péril.

 

Kayak de mer pour tous

Les kayakistes experts peuvent prendre la mer sur le littoral du Paradis Marin, selon les règlements du Paradis et moyennant un droit d’accès de 9$. Mais les moins habitués qui aimeraient s’initier au kayak de mer en tandem pourront vivre l’expérience de leur vie avec Les Kayaks du Paradis. Pour 62$, des guides passionnés et professionnels vous proposent une très belle sortie de groupe d’environ trois heures. Le prix inclut la location du kayak tandem, l’équipement de base et une petite formation de 30 minutes pour expliquer aux participants les règles à respecter.

Respect s’il-vous-plaît

Une distance de 200 mètres doit absolument être respectée entre les embarcations et les petits rorquals. C’est deux terrains de football. Mais pour ce qui est des bélugas et des rorquals bleus, il faut maintenir une distance minimale de 400 mètres.

Il semble que même les kayaks peuvent avoir une influence sur les déplacements des mammifères marins. C’est pourquoi une baleine peut se diriger vers vous, mais vous ne pouvez vous diriger vers une baleine. Et dans un tel cas, il vous faut ralentir et vous éloigner doucement. Le but est de les déranger le moins possible.

Les lois fédérales vous interdisent strictement de vous approcher des bélugas et des rorquals bleus. Évidemment, vous n’êtes pas obligés d’attendre que les lois vous interdisent de vous approcher des autres espèces avant de le faire.

Certains animaux menacés sont maintenant heureusement protégés par nos gouvernements. Mais rappelez-vous que les lois arrivent souvent trop tard, et on a envie de vous remercier à l’avance.

Sachez profiter de la nature respectueusement !

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