Une raison de plus d’aller voir Chagall avec des enfants

Découvrir Chagall est déjà fascinant, même pour ceux qui le connaissent très peu. Mais au beau milieu de l’exposition qui est présentement au Musée des Beaux-Arts, les amateurs de dessins animés japonais découvrent aussi quelque chose de sublime.

Dès le départ, Marc Chagall touche le cœur de tout le monde en explorant une musique vivante et festive et en la transférant sur toile. Il nous peint la culture de son enfance, le judaïsme dans un regard d’enfant, son frère malade et un violoniste vert et endiablé. C’est assez pour rendre tout le monde heureux, les petits comme les plus vieux.

Dans cette exposition, on nous présente aussi son amour du spectacle à travers des marionnettes et des costumes qui donnent une autre dimension à son œuvre et nous aident à l’imaginer en chair et en os. C’est une exposition colorée et sympathique dont on sort de bonne humeur. On en sort aussi plus instruits sur l’art juif de Russie avant l’arrivée des Bolcheviks.

Cette portion historique où on voit la jeunesse de Marc Chagall qui lui échappe est plus difficile à saisir pour les plus jeunes. Mais les couleurs, elles, sont faciles à comprendre. L’imagerie l’est aussi. Et une immense toile qui englobe tous ses amours nous donne l’impression de jouer à un « Où est Charlie » de l’histoire de sa vie.

Chagall et Miyazaki

Après quelques toiles, les amateurs de dessins animés japonais commencent à reconnaître quelque chose d’autre.

C’est dans les chevaux qui s’envolent et les visages de profil qu’on finit par s’imaginer que Hayao Miyazaki aime bien Marc Chagall. C’est parce que la ressemblance est frappante avec la toile d’Ursula, l’amie de Kiki la petite sorcière, un des grands films du Studio Ghibli.

Ce serait normal de s’inspirer de Chagall pour un artiste avec autant de talent que Miyazaki. D’autant plus qu’il a fait des études artistiques. Et qu’il a un intérêt marqué pour les auteurs et peintres de partout dans le monde. D’ailleurs, cette chère Ursula est justement appelée ainsi en l’honneur d’Ursula K. Le Guin, une auteure américaine de romans et de livres pour enfants que Miyazaki aime beaucoup.

Mais finalement, c’est presque un hasard.

La fameuse toile que Kiki retrouve en allant voir son amie Ursula dans la forêt n’a pas été peinte par un Hayao Myiazaki qui passait par une phase Chagall. En fait, la toile en question a été peinte par un groupe dans une école d’enfants en difficulté. Miyazaki a seulement ajouté le visage de Kiki à la toile. C’est donc une coïncidence.

Peut-être que ces enfants avaient étudié Chagall avant de peindre. L’histoire ne le dit pas. Et comme c’est arrivé au Japon et que le film est sorti en 1989, la vraie raison sera probablement difficile à trouver. Nous avons quand même posé la question au Studio Ghibli.

Croisez les doigts, nous vous en donnerons des nouvelles si on nous en donne.

Retour à l’exposition

Finalement, comme vous le voyez, il y a beaucoup à voir à l’exposition Chagall : couleur et musique du MBAM. Si vous passez par là d’ici le 11 juin 2017, elle mérite que vous alliez y faire un tour.

Et tant qu’à y être, vous pouvez écouter Kiki la petite sorcière la veille. Ursula vous donnera de nouvelles perspectives.

Laisser un commentaire