Est-ce que sauver le monde passe vraiment par le milieu de l’éducation? Peut-être. Mais il faut se retrousser les manches, ou se taire à jamais.
Ce matin, dans une canicule qui rend ses journées dans un vieux collège sans climatisation plus difficiles, mon fils m’a parlé de ses inquiétudes. Qu’est-ce qu’on va faire avec les changements climatiques? Comment est-ce qu’on va survivre? Qu’est-ce qui va se passer?
Qu’est-ce que je pouvais dire de bon, en plein milieu d’un trafic absurde entre deux jurons?
L’écoanxiété
Je sais bien que mon fils n’invente pas ses peurs et il n’est pas le seul à en vivre. Selon une étude menée chez 10 000 jeunes de 16 à 25 ans, 60% des jeunes souffriraient d’écoanxiété. Celle-ci se traduit entre autres par les symptômes suivants:
- fatigue, maux de tête ou douleurs au ventre
- troubles du sommeil
- alimentation inadéquate
- colère ou irritabilité soudaines et crises incontrôlables
- inquiétude ou pensées négatives constantes
- sensation de nervosité et d’agitation
- difficulté à se concentrer
La commission de la santé mentale du Canada nous recommande de parler avec les enfants régulièrement des changements climatiques et de leur dire la vérité. C’est bien beau, mais est-ce que ça ne s’ajoute pas à l’école, l’actualité et les amis qui en parlent déjà régulièrement? Et de quoi parle-t-on exactement?
« New York va être sous l’eau en 2050 mais reste calme, mon chéri »
On ne sait pas vraiment ce qui va arriver au cours des prochaines années, mais on sait qu’il y aura des changements. Il y a à peine 20 ans, quand j’allais à Gaspé, j’apportais deux valises. Une pleine de vêtements chauds et une pleine de robes et de shorts. On ne savait jamais quelle allait être la météo. On savait seulement avec certitude que les soirées allaient être fraîches.
Aujourd’hui, Gaspé a chaud. Gaspé a des canicules. Mes amis qui y habitent s’équippent en air climatisé. C’était le rêve de mon enfance d’avoir chaud à la plage de Gaspé tout l’été. Ce rêve est-il en train de tourner au cauchemar? Pas encore, et on verra. Pour l’instant, on en profite.
Difficile, donc, de me mettre en mode alarmiste pour préparer mon fils.
L’ONU? Les gouvernements?
J’ai donc décidé de me tourner vers les sources plus officielles. Ce matin, l’ONU disait justement que l’effondrement climatique a commencé. L’heure était grave et qu’il fallait IMMÉDIATEMENT agir.
C’est vrai!
Allons-y!
…
Mais allons où?
L’ONU ne le dit pas. Elle propose aux gouvernements de chercher des solutions. On agira après.
Sauf qu’on les connait déjà les solutions. Mon fils les connait aussi. Il faut réduire notre train de vie, respecter la nature, consommer plus intelligemment, acheter des produits d’ici et générer moins de déchets.
On le sait, mais on ne le fait pas. Si je disais ça à mon fils, ce serait comme lui dire « Je vais t’en donner, moi, des raisons d’être anxieux mon garçon.«
Je ne suis pas une mégère. Il est hors de question que je dise ça.
En mode solution
Finalement, ce que j’ai choisi de dire à mon fils, c’est que craindre des problèmes qui n’existent pas encore sans chercher de solutions, c’est assez inutile. C’est ce que les bullies font quand ils disent « Tout le monde te déteste ». C’est ce que les sectes font quand elles brandissent la menace d’un être impossible à connaitre.
Ce qui se passe avec notre planète n’est pas de la faute des enfants. Si on veut impliquer les enfants dans la conversation parce qu’ils représentent l’avenir, faisons-le, mais faisons-le bien.
Enseignons-leur le nom « Boyan Slat » et parlons de ce jeune néerlandais qui a donné vie au projet « Ocean Cleanup » qui nettoie l’île de déchets qui flotte dans le Pacifique.
Parlons-leur de la plus grande centrale solaire qui se trouve au Maroc, en plein désert. C’est une image forte, qui les fera rêver en plus de leur donner envie d’agir.
Parlons-leur de l’énergie hydroélectrique qui met à profit la force immense des cours d’eau du Québec.
Envoyons-les vers les sciences sans oublier de leur faire pratiquer les tables de multiplications. Donnons-leur envie de devenir chercheurs ou ingénieurs, plutôt que de leur dire que le monde est sans avenir et qu’on va tous mourir avant de devenir chômeurs.
Leur faire peur, faire des reproches à tout le monde et dire que la fin des temps est proche, c’est l’approche des fous de jadis qui sonnaient une cloche en hurlant.
« How dare you », comme disait l’autre.
Se faire peur, c’est divertissant pour des adultes en manque d’action, mais c’est inutile pour les enfants. Pour combattre l’anxiété, ils doivent comprendre ce qu’ils font et pourquoi ils le font.
Échangeons avec eux en mode solution et donnons-leur envie de rêver à un avenir où ils sont des superhéros. Parce que c’est eux, dans cet univers, qui vont sauver le monde.
Dame Anne vit dans une brume où se côtoient amitiés, boissons, gâteaux et oeuvres d’art.
Merci enfin quelqu’un qui ose mimer les vrai problème de notre société. Bien beau l’environnement mais à quel prix! Comme dit plus haut, les adultes aime avoir de l’action en se faisant peur (journalistes, cote d’écoute) mais nos enfants n’ont pas a subir ça. Se qui me fait peur c’est pas les changement climatique, c’est de voir tout le stress qu’on met sur les épaules de nos enfants. Se sont eu les victimes d’une grande entreprise qu’est devenu l’environnement.