Jungen l’alchimiste ou Le virtuose du recyclage

Un des artistes canadiens les plus doués est un autochtone de la côte Ouest. 

Brian Jungen est né d’un père suisse et d’une mère de la nation Dane-Zaa. Son travail consiste à s’approprier des objets de consommation pour les transformer en oeuvres inouïes. Celles-ci sont intensément modernes, ludiques, tout en étant abordables, et ce, même si on y retrouve un élément de contestation ou d’éveil social.

En fait, ce qui frappe le spectateur, c’est comment cet art en apparence subversif peut être aussi profondément spirituel. Les objets de consommation sont transformés au point où on en vient à oublier leur fonction première. Ainsi, c’est tout un processus de redécouverte de sa culture que Jungen effectue au travers de son art.

Mais cela donne quoi, plus précisément?

Sous ses doigts, des chaises de patio en pvc deviennent un squelette de rorqual, des chaussures Nike se transforment en masques Haïda, des bacs à ordures roulants se mutent en une gigantesque carapace de tortue, des totems sont érigés avec des sacs de golf et même un alligator géant est façonné au moyen de valises!

Artiste polyvalent, Brian Jungen sait éblouir tout en faisant réfléchir.

Récipiendaire du premier lauréat du prix artistique Sobey en 2002, il a aussi remporté en 2010 le prix Gershon Iskowitz. Ses premiers dessins ont été exposés à la Biennale de Montréal 2016Si vous les avez manqués, vous pouvez toujours vous consoler en visitant la galerie virtuelle de Catriona Jeffries.

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