J’ai attendu longtemps avant de jouer à The Last of us 2.
Premièrement, le jeu est sorti en pleine pandémie et comme je servais plus ou moins de majordome à la maison, mon temps est devenu extrêmement précieux.
Deuxièmement, je jouais avec mon fils à Divinity Original Sin, un jeu qui est, ma foi, extrêmement sous-évalué. J’en reparlerai.
Troisièmement, beaucoup d’amis m’ont rebutée en me parlant du militantisme dans le jeu. J’ai beau être une fervente défenderesse des droits humains et du bonheur global, je n’aime pas trop me faire militer mes divertissements. J’ai d’ailleurs eu du mal à apprécier Life is Strange 2 pour cette raison. (On comprend le racisme aux États-Unis les gars. Et Life is Strange n’est déjà pas destiné aux conservateurs. Pas besoin de battre un jeune Diaz au sang sans arrêt pour que je comprenne.)
MAIS, je me suis quand même laissée tenter. C’est une immense franchise après tout.
Peu de Joel, beaucoup d’Ellie et un estomac liquide
Le deuxième Last of Us nous emmène quelques années après les événements du premier. Joel est plus grisonnant, Ellie est une jeune femme. Joel est totalement intimidé par Ellie, pour une raison qu’on s’explique peu. C’est comme s’il la connaissait peu et qu’il ne lui avait pas sauvé la vie par instinct paternel.
Puis, on parle du fait qu’Ellie a embrassé une fille dans un bar la veille et elle s’est fâchée avec Joel, on ne sait pas trop pourquoi.
Une petite mission sert de tutoriel. Puis une autre. Puis on est une autre fille. C’est là que mon mal de coeur a commencé.
Il faut dire que les personnages se déplacent drôlement. C’est le mouvement latéral qui donne une impression de honky tonk. On ne se tourne à 180 degrés pour ainsi dire jamais. Quand vous changez de direction, vous partez de côté ou à reculons. Ça tangue. Beaucoup
Ça tangue tellement, en fait, que j’avais l’impression que mon estomac s’était liquéfié dans l’objectif de s’enfuir plus facilement par ma bouche.
Modifier les options pour limiter la cinétose
Heureusement, dans Last of us 2, Naughty Dog nous permet de limiter les dégâts et de modifier les options.
Vous pouvez essayer un peu n’importe quoi à l’extrême pour voir ce que ça donne, mais essayez ensuite de modifier une option à la fois pour bien comprendre ce qui vous affecte le plus.
Pour moi, rien n’a marché, mais plusieurs YouTubers ont dit que ça leur avait permis de jouer.
Jouer l’ennemi
Un des points intéressants du jeu, c’est de jouer aussi le personnage de l’ennemi, Abby. C’est particulier, parce qu’on voudrait l’assassiner et en finir. Comme ce YouTuber a fait.
On en rit, mais c’est cool de voir les choses de son point de vue. C’est un aspect intéressant du jeu.
Objets mouillés
J’ai aussi apprécié le souci du détail pour un certain nombre de choses. Le fait que notre inventaire puisse se mouiller, par exemple, ou le détail des objets de métal. C’est beau.
Militantisme, où ça?
Pour ce qui est du militantisme dont on m’avait parlé, je n’en ai pas vraiment vu. Peut-être que je ne me suis pas rendue assez loin, mais rien ne m’a paru dérangeant.
Si c’est parce qu’Ellie est lesbienne et que Dina et juive, j’ai envie de dire aux détracteurs de se calmer.
Et puis, Ellie ne s’est pas fait battre pendant une demi-heure par des méchants homophobes en tentant de convaincre Dina de l’aimer, ELLE. (oui oui, je te regarde encore, Life is Strange 2).
Blagues de misère, dialogues inintéressants
Il faut que j’ajoute que les personnages ne sont pas attachants. Pour moi, c’est un must d’ajouter de la poésie et un scénario de béton si on veut donner de la profondeur à un jeu d’égorgement de monstres.
Pour tout vous dire, Ellie est un peu chiante. Et le fait qu’elle soit entourée de jeunes qui lui ressemblent change complètement la dynamique.
Dans le premier Last of us, le contraste entre un homme brisé, mais puissant et une fillette à la fois vulnérable et invincible était extraordinaire. Leurs conversations nous en apprenaient beaucoup à propos du monde qui les entourait.
Dans celui-là, rien. On se venge entre copains pas drôles. Les dialogues sont superficiels. Dina, la copine d’Ellie, ne donne pas vraiment envie de voyager avec elle.
Elle nous parle de choses comme des bénéfices de la prière et de ses incertitudes pendant qu’Ellie lui pose des questions sur un ton agacé. C’est exactement comme être avec des collègues qui ne s’aiment pas.
Pourtant, on parle ici de jeunes femmes en contexte post-apocalyptique. Elles devraient avoir des questionnements philosophiques. S’intéresser à l’aspect nutritif de la végétation. Se demander si elles ont fait de la peine à Jesse dès qu’elles ont quitté la scène du lit, pas 3 semaines après.
C’est comme si les scripteurs n’avaient jamais côtoyé de jeunes femmes, mais voulaient absolument en mettre partout.
Ma conclusion sur The Last of us 2
Pour tout vous dire, le fait de croiser des infectés dans ce jeu me réjouissait parce que de un, tout le monde se la fermait et de deux, c’était le seul moment où les mécaniques de jeu avaient l’air d’avoir été testées.
Je donne à ce jeu un petit 4 sur 10 et c’est seulement pour le peu de Joel qu’on voit, la qualité des détails sur les objets qu’on trouve et les chevreuils qui galopent au loin. Un jeu ne m’a jamais causé autant de problèmes de toute ma vie et je joue beaucoup.
Si j’avais voulu me faire faire la morale en regardant des filles désagréables danser le honky tonk, je serais allée dans un pub de misère. Même en buvant pas mal, je n’aurais jamais eu mal au coeur à ce point-là.
Je m’en vais jouer à Ghost of Tsushima. J’espère que ce sera assez bon pour me faire oublier cette triste aventure.
complètement d’accord. Surévalué, long, bavard, répétitif. J’ai adoré Days Gone et je cherchais un truc dans le même registre, et tout le monde m’a conseillé TLOU2. Quelle erreur…