Starfield : amour, planètes et reboot

J’ai fini Starfield. Plusieurs fois d’ailleurs. Est-ce que c’est si bon que ça? Non. Mais j’ai mes raisons. Vous comprendrez mieux après avoir lu ce topo sur Starfield, le jeu tant attendu de Bethesda.

Bethesda aime se faire désirer. J’ai longtemps attendu Starfield. En fait, j’attendais davantage Dishonored 3, mais j’ai eu Redfall à la place. J’attendais aussi Elder Scroll VI. J’avais même versé une larme quand j’ai vu ceci au E2 2018 :

On me souffle que je devrai encore attendre jusqu’en 2026. Mais bon, j’ai eu Starfield, je ne vais pas me plaindre.

Une note sur Redfall
Je n’ai rien écrit à propos de Redfall pour la simple et bonne raison que les joueurs sont complètement hors de contrôle dès qu’on mentionne ce jeu. Les gens sont fâchés! C’est sûr que ce n’est pas Dishonored. Il manque des poignées aux portes. Les quêtes sont convenues. Le jeu est court. Mais c’est un jeu qui a visiblement souffert de la pandémie et qui est gratuit avec Game Pass.

Starfield en gros

Alors que Redfall est un genre de Far Cry de vampires, Starfield est un genre de Fallout de l’espace. On y marche beaucoup dans des milieux hostiles et déserts, on rencontre des insectes qui lancent des jus irritants et on établit des relations avec des copains semi-charmants.

Honnêtement, je préfère la douce ambiance médiévale des fiefs pleins de gâteaux et de voleurs à la Skyrim, mais je suis prêtre à admettre que je me suis bien amusée avec Starfield. Et puis il y a aussi des gâteaux sur le menu de Chunks.

D’ailleurs, quelqu’un s’est donné la peine de reproduire les Chunks.

J’apprécie. D’autant plus que c’est mon genre, moi qui avais fait la recette des sweet rolls de Skyrim.

Mais revenons à nos moutons. voici ce que j’ai pensé de Starfield.

Les qualités de Starfield

La musique de Starfield est plutôt générique, épique à la Skyrim. C’est moins unique que celle de Fallout qui contrastait joyeusement avec le vide absolu des plaines arides, mais je l’aime bien quand même. Pas assez, toutefois, pour la mettre dans mon top 3 de choses préférées dans le jeu.

Mon top 3 des aspects divertissants de Starfield :
– La possibilité de voler des vaisseaux
– Le temps passé à Neon
– L’originalité du New Game+.

Les vaisseaux

Voler des vaisseaux, c’est très cool. Surtout quand on connaît les prix des vaisseaux neufs chez le marchand. J’ai volé toutes sortes de véhicules, je leur ai ajouté des conteneurs qui cachent la contrebande, j’ai modifié les pièces, les échelles, les armes.

En gros, j’ai adoré jouer avec mes vaisseaux et brutaliser des bandits avec des vaisseaux de misère. C’était mon moment préféré des premières heures. J’ai autant apprécié que de construire des routes dans Death Stranding et ce n’est pas peu dire.

C’est assez dommage qu’on ne puisse pas voler les vaisseaux de Starborn Guardian dans la première partie, surtout qu’à partir d’un moment, c’est tout ce qu’on croise. Mais jusque-là, c’est très divertissant de jouer les pirates.

Pour ceux qui se le demandent, le meilleur vaisseau, autant en termes de combat que d’espace intérieur et de rangement, c’est le Razorleaf. Je le préfère même au vaisseau Starborn puisqu’on peut le modifier. Vous l’aurez gratuitement en terminant la mission Mantis. Cora sera très fière de vous.

Pour ce qui est de cacher de la contrebande, voyez ça avec le Crimson Fleet dans la mission Deep Cover. La personne en charge des vaisseaux vous vendra des conteneurs blindés. Pour vendre la contrebande sans conteneurs, visitez The Red Mile ou The Den.

La vie à Neon

J’ai aussi beaucoup aimé Neon. C’était un peu comme être dans Cyberpunk en dehors des heures de pointe. Les quêtes de gangs de rue, les petites missions et l’attitude générale des commerçants m’ont rendue profondément heureuse.

Parmi toutes les aventures de Neon, la quête de Ryujin Tower est celle que je préfère. C’est long, c’est furtif et difficile. C’est payant aussi, et formateur. J’adore. C’est un des moments de Starfield où on a le plus l’impression d’être plongés dans un univers à part entière.

Le New Game +++++++

(Passez au point suivant si vous ne voulez pas de spoilers.)

L’équipe de Starfield a frappé fort avec le New Game+. Ils ont fait quelque chose que je n’avais jamais vu avant : continuer le jeu à l’infini. D’abord parce qu’on a la chance de commencer la partie en alertant les autres qu’on sait tout à leur sujet. Aussi, il est possible, avec un peu de chance, d’obtenir des scénarios de départ totalement différents.

C’est à la loge que ça se passe. Plutôt que d’être accueilli par l’équipe de Constellation, il est possible d’être accueilli par une plante, par une Cora adulte (et fâchée!), par des répliques de soi, par des enfants, par Walter, par Sarah en sang et que sais-je encore.

Selon certains utilisateurs, il y aurait 15% de chances d’obtenir un New Game+ farfelu après la troisième partie. Si vous voulez voir ça, il vous faudra donc chercher les artefacts et battre les Starborns quelques fois. Après, n’oubliez pas d’enregistrer manuellement une partie dans The Unity, juste avant d’entrer dans le trou noir. Comme ça, vous pourrez recharger et réessayer sans perdre trop de temps.

Un truc pour gagner du temps en cherchant une variation de NG+

Quand vous chargerez des parties dans l’espoir d’avoir une partie spéciale, gardez un oeil sur la première mission. Si elle s’appelle « Go to the lodge (Mast District) » elle n’a rien de spécial. Si c’est seulement « Go to the Lodge », ce sera spécial.

Ce sont toutes les fleurs que j’avais pour Starfield. Maintenant, passons au pot.

Les défauts de Starfield

Starfield a ses défauts, malheureusement. Et pas seulement parce qu’il faut rebooter presqu’aussi régulièrement que dans Cyberpunk. Pour être brutalement honnête, je dirais surtout que c’est un jeu sans âme. Voici pourquoi.

Mon top 3 des aspects ennuyants de Starfield :
– La personnalité des personnages
– L’absence d’immersion
– Les menus

Les personnages et leurs interactions

On ne peut pas dire que les personnages soient très intéressants dans Starfield. Disons qu’il n’y a pas de Nick Valentine en vue. Ni de Magnolia.

Les prospects amoureux ne sont pas attachants. À part peut-être Sarah, qui a une personnalité complexe, un passé, un accent charmant et un bel éventail d’émotions et de réactions.

Sam Coe est bien beau, mais il a toujours l’air sur le point de se fâcher, ne parle que de lui et de sa fille et a la profondeur d’une crêpe.

Barrett est correct, mais son personnage est complètement décousu. Son histoire personnelle ne correspond pas du tout à l’image qu’on nous a projetée à la mine et à la loge. Il est sympathique, mais c’est plus ou moins un NPC, pas un vrai prospect amoureux intéressant comme on essaie de nous le présenter.

Andreja est une bonne amie. Elle est un peu mieux que les autres quand on la connait bien, mais pas tant que ça.

Pour ce qui est du reste des personnages, peu se démarquent. Même les techniciens qu’on peut embaucher sur le vaisseau sont ennuyants. Il y a bien le fan qui arrive de nulle part avec beaucoup de personnalité, mais quand on lui dit de se calmer un peu il disparait et ne revient jamais.

Et puis il y a Sona, une fillette qu’on va chercher l’autre bout de l’univers et qu’on débarque à la loge sans autre forme de procès. Sarah ne veut pas la voir au mariage. Elle ne veut pas non plus l’emmener avec nous. Elle pourrait avoir une amie, mais on n’offre même pas à Cora, la fille de Sam, d’aller la voir. Elles ne se croisent jamais. Peut-être est-ce pour ne pas que ce soit encore plus évident que c’est le même personnage avec un teint différent.

Aucune immersion

Ce que je reproche le plus à Starfield, c’est de ne pas être immersif. Il y a peu de cohésion et encore moins d’éléments distinctifs. Dans Fallout, par exemple, Vault Boy, les combinaisons, Radio Diamond City et le reste donnent une personnalité au jeu. Starfield n’a rien de tout ça. Aucun élément distinctif. Tout ce qui frappe l’imaginaire a l’air emprunté à Alien, à Mass effect, à Fallout… Rien ne crie STARFIELD.

Aussi, les décors génériques semblent empilés les uns sur les autres sans trop de direction, les jeunes blasés dans les magasins et les personnages peu attachants nous rappellent sans cesse qu’on joue à un jeu.

C’est dommage parce qu’il y a beaucoup de bonnes idées peu exploitées. Les vêtements, par exemple, ont un impact sur la perception des autres. On se fait même dire, à l’occasion, qu’on devrait s’habiller correctement, ou qu’on doit enfiler un équipement. Mais ils n’ont pas l’importance qu’ils auraient pu avoir. Ça aurait pu être bien drôle. Donner lieu à des conversations cocasses. Aider à négocier. Mais pas vraiment, sauf dans les meilleures quêtes de Neon. C’est dommage.

Quelques missions secondaires à ne pas manquer
Operation Starseed (Sur Charybois III)
Due in full (Une bonne façon d’explorer)
Mantis (Lisez le Secret Outpost Slate)
La ferme Lopez sur Tau Ceti

Des menus bof bof

Mon dernier coup de gueule va aux menus. Les menus de Starfield sont terribles. Premièrement, on ne se retrouve pas sur les cartes. Même quand on n’a pas visité une planète, elle est marquée en blanc si on visite la planète voisine, ce qui rend le suivi impossible à faire. On manque certainement beaucoup de planètes (et peut-être des quêtes) à cause de ça.

Le menu est si compliqué que IGN a créé une carte avec tous les noms des planètes. Ce n’est pas parfait, mais ça aide. Vous la trouverez ici.

En plus, si on a le malheur de créer un outpost quelque part sans noter le nom de la planète, on ne le retrouve jamais. À moins de regarder toutes les planètes une à une et de voir s’il y a un outpost dessus.

Les villes sont également difficiles à retrouver sans Google et ça ajoute à l’absence d’immersion. Et on ne parle même pas de l’emplacement de notre maison qui n’est affiché nulle part et qu’on retrouve seulement avec beaucoup d’effort.

Parenthèse : parlons maison

Les maisons coûtent cher et sont extrêmement difficiles à décorer. J’aimais beaucoup la possibilité d’acheter une décoration complète pour nos maisons dans Skyrim. On aurait pu croire que ça existe dans ce futur imaginé, mais non.

Ici, il faut faire des pieds et des mains pour ajouter des tables et des cadres dépareillés. Et les objets qu’on rapporte à la maison finissent irrémédiablement sur le plancher. On ne s’y sent jamais vraiment « chez soi », surtout que notre conjoint ne peut pas y être assigné. Ni Sona, qui y serait franchement mieux qu’à la Loge.

Deuxièmement, le fonctionnement des armes est agaçant parce qu’on ne voit pas les munitions qu’on possède dans le menu. Et des armes, il y en a beaucoup. Il faut donc les équiper une à une en plein combat jusqu’à ce qu’on en trouve une pour laquelle on a des munitions. Encore une fois, on décroche un peu (beaucoup!) de l’action.

Finalement, pour savoir où sont les copains, il faut passer par le menu du vaisseau. C’est plus simple que le reste, mais ce n’est pas non plus intuitif.

Bref, les menus m’ont bien ennuyée.

En résumé

En gros, je dirais que c’est un jeu correct. Je ne pense pas qu’il passera à l’Histoire. Au mieux, les gens le confondront avec Mass Effect dans quelques années et c’est bien dommage parce que Bethesda avait définitivement les moyens de s’offrir mieux.

Heureusement qu’il y a des choses rigolotes en New Game+. C’est peut-être la seule chose qui me donnera un jour envie de rejouer.

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