Les maisons de poupées sont des lieux où tout peut arriver. Ce n’est pas parce que les manufacturiers suggèrent d’y faire à manger qu’il ne peut pas y arriver autre chose.
Il peut y avoir des fêtes, par exemple, ou des meurtres. Il peut y avoir une apocalypse aussi, ou une invasion de zombies. Pourquoi pas ?
Barbie rencontre Agatha Christie
Vous avez peut-être déjà entendu parler de Frances Glessner Lee. Cette femme née en 1878 a conçu des maisons de poupées où s’étaient déroulés des crimes sordides. Dans ses histoires, les meurtres, les drames familiaux et les enlèvements avaient laissé des traces dans des petites pièces bien tapissées. De la vaisselle cassée, des traces de sang et des objets abandonnés à la hâte donnaient tous des indices de ce qui s’était passé quelques heures auparavant.
Loin d’être simplistes, ces scènes donnaient du fil à retordre aux invités de petites fêtes qu’elle organisait et pendant lesquelles il fallait résoudre l’énigme. Elle invitait des médecins et des policiers qui devaient analyser la scène et trouver l’assassin.
Éventuellement, ces fêtes sont devenues des séminaires on ne peut plus crédibles intitulés « Nutshell Studies of Unexplained Death« . Ces séminaires ont si bien formé les inspecteurs qu’on y fait d’ailleurs encore référence aujourd’hui.
Comme elle était une femme de son époque, elle n’a pas réussi à devenir médecin. Son père l’en aura empêchée. Mais ça ne l’a pas empêchée de se frayer un chemin dans les morgues pour créer des scènes crédibles. Ça ne l’a pas non plus empêchée de devenir une référence pour les médecins légistes de l’époque et les enquêteurs d’aujourd’hui. Elle a d’ailleurs investi en 1931 dans ce qui allait devenir le premier département de médecine légale à Harvard.
Ses poupées n’auront donc pas souffert en vain.
Pas de poupées après l’apocalypse
Vous demandez-vous ce qui arriverait si une comète surprenait la Terre ? Lori Nix, oui, et son apocalypse cause pas mal de ravages au royaume des poupées. Cette série de dioramas montre un univers postapocalyptique aussi fascinant que triste. Son auteure dit avoir été inspirée de son enfance au Kansas où les catastrophes naturelles sont légion. Elle a alors produit de petites scènes de désolation avec tant de détails qu’on s’y croirait.
L’objectif de cette œuvre appelée « The City » est entre autres d’observer ce qui reste après un événement extrêmement grave, sans ressentir le malaise qu’implique le voyeurisme. Vous êtes « scéneux » de nature ? Grâce à Lori Nix, vous pourrez regarder aussi longtemps que vous voudrez sans avoir de peine pour les défunts, (puisqu’il n’y en a pas vraiment).
Vous pouvez voir son travail en cliquant ici.
Ces artistes m’ont donné envie de participer, moi aussi.
Je me demande si j’ai encore un manoir de Barbie quelque part…
Dame Anne vit dans une brume où se côtoient amitiés, boissons, gâteaux et oeuvres d’art.