C’est avec le coeur gros que j’ai terminé Halt and catch fire, une série qui offre un magnifique voyage dans le temps.
Est-ce Press play on tape vous rappelle quelque chose?Avez-vous connu les floppy disks? Étiez-vous les meilleurs à Frogger? Vous souvenez-vous plutôt du bruit d’un modem téléphonique? C’est tout ça que survole Halt and catch fire, en plus de vous faire traverser ces époques par la mode et la musique.
L’histoire derrière Cardiff, Rover et Comet
La première saison de la série se concentre sur le volet « hardware » de l’informatique. On y suit l’histoire de Cardiff Electric, une version très romancée de la vraie histoire de Compaq.
La dernière saison nous montre les premiers balbutiements de compagnies telles que Yahoo, Google et Justin’s links from the underground. Dans la série, ces compagnies s’appellent Rover et Comet.
Entre les deux, nous voyons les radioamateurs, l’arrivée d’Internet et l’évolution de Nintendo. On voit aussi la naissance des premières communautés en ligne à travers Mutiny.
C’est une véritable mine de souvenirs pour tous ceux qui possédaient un ordinateur dans les années 80.
L’amertume d’avoir presque réussi
Une des lignes publicitaires de Halt and catch fire était « The battle for CTRL begins ». En plus d’être un beau clin d’oeil à nos claviers, c’est la définition même de ce qui s’y passe.
La série exploite bien l’aura d’urgence qui entoure les processus de création. À l’époque où elle se déroule, il fallait avoir le meilleur ordinateur et créer Internet. Il fallait aussi parler d’esthétique et de structure rapidement afin d’avoir le plus beau produit, mais aussi le plus rapide.
Finalement, il fallait accomplir tout ça avant que quelqu’un d’autre prenne le marché avec un produit moins bon, mais mieux pistonné. Et tout ça devait être accompli par des gens passionnés qui avaient aussi des amis, des familles, des relations amoureuses, des finances personnelles et des besoins de reconnaissance.
Beaucoup ont échoué. Et ce n’est pas parce qu’ils n’étaient pas compétents.
La fin de Halt and catch fire
Les auteurs de la série ne nous ont pas laissé de chances. Ne vous attendez pas à une fin heureuse à la Tom Cruise en 1980. Mais la réflexion qu’apporte la série est intéressante. Et dans un contexte comme celui que nous vivons maintenant avec la neutralité du net, il est bon de se rappeler que notre technologie n’est pas un univers fini.
Il y aura peut-être d’autres endroits où partager du contenu. Nous ne verrons certainement pas nos écrans de la même façon dans 30 ans. Nous savons maintenant que Bosworth avait tort en s’imaginant des robots et des voyages dans l’espace en 2010. Mais les capacités de nos ordinateurs et les communautés qui nous regroupent continueront d’évoluer. Elles dépendent simplement de l’imagination de groupes de personnes inspirées qui travailleront très fort.
Je vous conseille donc d’écouter Halt and catch fire pour vous souvenir d’où nous venons pour mieux préparer l’avenir.
Dame Anne vit dans une brume où se côtoient amitiés, boissons, gâteaux et oeuvres d’art.