Édité par une maison réputée pour son expertise en BD, présenté sous le format habituel d’une BD, sans vraiment être une BD. Le petit livre rock est un livre inclassable à découvrir.
L’auteur de l’oeuvre est Hervé Bourhis. Dessinateur et scénariste, il a publié entre autres chez Dargaud, Dupuis et Futuropolis. Il est célèbre pour sa série corrosive Le teckel, ayant pour cadre l’industrie pharmaceutique. Mais il s’est aussi fait connaître en tant que passionné de musique. C’est ce qui a donné Le petit livre rock, où il retrace en images l’histoire du rock en redessinant les pochettes des 45 tours les plus marquants de l’histoire.
Une somme de connaissances
À partir d’une chanson qu’il considère marquante, il retrace les circonstances de l’enregistrement et explique son impact sur le genre. Le tout avec des parallèles sur d’autres pièces et des anecdotes. Et je me permets de dire que ses observations sur Fortunate Son de CCR valent à elles seules l’achat de l’album. Et c’est sans parler des illustrations.

Images en musique ou musique des images?
Hervé Bourhis ne s’est pas contenté de dessins de circonstance. Il s’est efforcé de reproduire le plus fidèlement possible les pochettes originales sous lesquelles sont sortis les 45 tours dont il traite. Et souvent l’effet est des plus heureux. Il se permet parfois quelques clins d’œil humoristiques sous forme de bandes en quatre images à la Peanuts, toujours en rapport avec la chanson et l’artiste.


Musique de tous âges
L’album part de Gene Vincent avec Be-Bop-a-Lula jusqu’à You Really Got Me des Kinks. On y retrouve aussi les Byrds, Bob Dylan, Neil Young et John Lennon. Et ça va jusqu’à Weezer, P.J. Harvey, The White Stripes, The Stone Roses et les Beastie Boys. Il couvre ainsi toutes les époques, incluant aussi les pionniers comme Elvis et Buddy Holly et des sous-genres comme le country-rock, le punk et le surf music.

De la compatibilité des arts
Depuis son avènement comme art à part entière dans les années 60, on s’aperçoit que la BD et la musique pop en général ont souvent fait bon ménage. Au point que certains dessinateurs comme Marcel Gotlib ont tenté de faire entrer le rock dans la BD. Son album Hamster Jovial et ses louveteaux en est la preuve, en plus de faire un bon nom pour un groupe rock humoristique, je trouve.
Hervé Bourhis, lui, a plutôt tenté la démarche inverse, en tenant de faire entrer la BD dans le rock. Et quant à moi, le résultat est asses satisfaisant pour donner envie de courir chez son disquaire pour acquérir ces titres qu’il traite de façon brillante. Mais comme il l’écrit lui-même, assez amèrement quand même.
Ça existe plus les disquaires, ni les disques. Et la musique, c’est David Guetta.
Hélas, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il a un peu raison.
Notez que ce ne sont pas 45 mais bien 46 « tours » qui sont contenus dans cet album. Le tour extra étant Rocket 88 de Jackie Brenston & His Delta Cats. Tricherie qu’on pardonnera sans problème à messire Bourhis puisqu’elle est loin de déparer l’album. Merci d’être restés jusqu’au bout. Et vive le rock!
Journaliste et mélomane, Gilles Tremblay s’intéresse aux humains d’exception et à leurs travers. Il en parle sur Temps Libre avec beaucoup d’enthousiasme et de passion.
Laisser un commentaire