Je n’avais jamais joué à Witcher. On m’avait dit que c’est un jeu où les excuses pour voir des scènes érotiques n’avaient d’égal que les dialogues de gros mâles alpha et les scènes de combat gore. J’avais autant envie d’y jouer que de m’enfoncer une écharde de cithare dans le gosier.
Mais quelqu’un me l’a donné. À 80$, j’ai été obligée d’y jouer. Depuis, je n’ai plus rien eu envie de faire d’autre.
Plusieurs grandes cartes, beaucoup de quêtes
D’abord, sachez que c’est un gros investissement de temps. Il y a beaucoup à faire dans The Witcher 3. Il y a des villages à n’en plus finir, des paysans à sauver, des voleurs à assassiner et des quêtes pour tous les goûts.
C’est un jeu où on a mis temps et argent et ça paraît. Vous pouvez évidemment parcourir la quête principale à toute vitesse, mais je dirais que c’est seulement en savourant chaque environnement, chaque musique parfaite et chaque ruelle que vous comprendrez vraiment toute la finesse de l’art qui réside derrière Witcher 3.
Des rédacteurs de talent
Les dialogues aussi sont savoureux et les blagues sont réellement drôles. Je ne sais pas si c’est aussi drôle en anglais, j’imagine que oui, mais de mon côté j’ai joué en français. Géralt et ses amis qui le font fâcher pour jouer avec ma patience et ruiner mes quêtes m’ont bien fait rire. C’était très bien écrit.
Les scénarios sont intéressants. On a envie de suivre les quêtes et on ne devine pas la suite facilement. J’aime aussi le fait que ma barbe pousse et qu’un barbier saoul m’a fait n’importe quoi quand je l’ai payé pour me raser.
Les sorcières sont moins présentes que je ne l’aurais cru et c’est un peu dommage parce qu’elles sont fascinantes et c’est à peu près tout ce que j’ai à reprocher aux créateurs du jeu.
Ça et le fait qu’il n’y ait qu’une seule scène érotique remixée avec les visages des filles. D’autant plus qu’au bordel, on me dit qu’une fille est plus talentueuse que les autres et que ce n’est absolument pas vrai. Mensonges et hérésie!
Par contre, je leur donne un point boni pour la fameuse soirée entre garçons qui finit en déguisements de femmes et en coup de téléphone aux hautes instances de la magie. Je la ris encore.
Gwynt et courses
Tout ça, c’est sans compter le gwynt et la course de chevaux. Le gwynt, pour ceux qui ne le savent pas, est un jeu de cartes. On accumule les cartes en gagnant et on peut aussi en acheter dans les tavernes. Au début, je n’étais vraiment pas très bonne et je détestais ce jeu. Mais après quelques victoires, je suis devenue une vraie fan, si bien que j’ai délaissé toutes les autres quêtes.
Il est arrivé sensiblement la même chose avec les courses de chevaux que j’ai trouvées très divertissantes, avec ma belle jument, Abelette. (Comme dans la fameuse expression : « C’est bien, Abelette »). Les combats de boxe sont bien aussi, mais comme je n’ai jamais été très bonne, j’évite d’en parler.
J’ai fini le jeu avec beaucoup de tristesse parce que je n’avais vraiment rien laissé pour me consoler. J’ai fini toutes les quêtes. À la toute fin, j’ai trouvé la conclusion assez satisfaisante pour ne pas essayer de la changer. Je suis donc très heureuse de commencer la première extension ce soir.
Je vous annonce que je repars vers Novigrad pour me faire accuser de bousculer des vieux et me faire manquer de respect par des femmes. J’en apprécierai chaque seconde et je reviendrai vous en parler. Jouez, vous aussi. Ça en vaut franchement la peine.
Dame Anne vit dans une brume où se côtoient amitiés, boissons, gâteaux et oeuvres d’art.